Alors que les puces informatiques se font rares, les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’industrie des semi-conducteurs sont abondantes. Ces petits morceaux de silicium sont essentiels dans l’économie actuelle, axée sur la technologie, mais leur impact sur la planète n’est pas toujours positif. Selon CNBC, la fabrication de ces puces, qui se cachent dans tout, des avions de chasse aux voitures en passant par les bouilloires et les sonnettes, nécessite une énorme quantité d’énergie.
Une équipe de chercheurs de l’université de Harvard a écrit en 2020 que la fabrication des puces est responsable de la majeure partie du dioxyde de carbone émis par les appareils électroniques. Plusieurs parties du processus de fabrication des semi-conducteurs nécessitent de grandes quantités d’électricité. Si une partie de l’électricité nécessaire à la production provient de sources renouvelables, la majeure partie est issue de combustibles fossiles tels que le charbon et le gaz. Par conséquent, certains fabricants de puces émettent même plus de dioxyde de carbone que les célèbres constructeurs automobiles.
La plupart des puces sont fabriquées en Asie. Taiwan est particulièrement important en raison de la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), qui fabrique plus de puces que toute autre entreprise dans le monde. Jung-Zhen Chen, chercheur à Greenpeace Taiwan, a déclaré à CNBC que TMSC émet plus d’émissions que tout autre fabricant de puces. L’entreprise, qui fabrique des puces pour des sociétés telles qu’Apple et Tesla, consomme annuellement plus d’électricité que la capitale Taipei, selon Greenpeace. En 2017, TSMC a émis six millions de tonnes de dioxyde de carbone, contre 15 millions de tonnes l’année dernière. Ces dernières années, elle a même dépassé le géant de l’automobile GM en termes d’émissions de gaz à effet de serre, selon des données compilées par Bloomberg. Et les émissions de TSMC continuent également d’augmenter en raison d’une expansion continue. Entre autres choses, l’entreprise construit actuellement des usines géantes à Taïwan et en Arizona qui augmenteront l’offre de puces mais aussi la consommation d’énergie.
Parmi les autres entreprises, Samsung et Intel ont également une empreinte carbone importante dans le secteur des semi-conducteurs, a souligné Alan Priestley, analyste chez Gartner. Comme pour d’autres secteurs, la raison en est la taille de leur entreprise. Toutefois, les entreprises promettent de réduire leurs émissions.
TSMC a annoncé au cours de l’été qu’elle souhaitait atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Elle souhaite également que 40 % de l’électricité qu’elle consomme provienne de sources d’énergie renouvelables d’ici à 2030. Mais CNBC prévient que cela ne sera pas facile étant donné la composition du mix énergétique de Taïwan. En 2019, 91,5 % de l’électricité de Taïwan a été produite à partir de combustibles fossiles.
Samsung est le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre dans le secteur des puces. Bien que l’entreprise n’ait pas annoncé son propre objectif d’émissions nettes nulles, elle constitue un élément important du plan sud-coréen visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Cependant, son rival Intel a réussi à réduire ses émissions ces dernières années. L’année dernière, 82 % de l’énergie consommée par l’entreprise provenait de sources « vertes » telles que des centrales solaires et géothermiques.
