En bref : • 36 départements français ont augmenté les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), faisant passer le taux de 4,5% à 4,7% de la valeur du bien immobilier. • Cette hausse représente un surcoût significatif (environ 1500€ pour un bien à 300 000€), impactant particulièrement les primo-accédants dans un contexte de taux d'intérêt déjà élevés. • Les départements justifient cette augmentation par des besoins accrus de financement pour les services sociaux et infrastructures locales. • Cette évolution fiscale, souvent découverte tardivement par les acquéreurs, pourrait accentuer les inégalités territoriales entre départements appliquant différents taux. |
La hausse récente des droits de mutation à titre onéreux touche désormais 36 départements français, augmentant significativement le coût d’acquisition pour les futurs propriétaires. Cette évolution fiscale, passée relativement inaperçue, représente pourtant un surcoût moyen de 1500 euros pour une transaction standard. Entre contraintes budgétaires des collectivités et impact sur l’accession à la propriété, décryptage d’une tendance qui redessine la carte immobilière française.
Sommaire
🏠 Une hausse silencieuse mais bien réelle
L’augmentation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), communément appelés « frais de notaire », s’étend progressivement à travers la France. Ce mouvement fiscal touche désormais plus d’un tiers des départements français sans que les acheteurs potentiels en soient clairement informés. Comme le souligne Loïc Cantin, président de la FNAIM : « Cette hausse de 0,2 point peut sembler minime, mais elle représente un surcoût significatif de 1500 euros pour un bien à 300 000 euros, affectant directement la capacité d’achat des ménages dans un marché déjà sous tension. »
Cette évolution s’inscrit dans un contexte où les taux d’intérêt augmentent déjà, créant un double effet négatif sur le pouvoir d’achat immobilier des Français. Les départements justifient cette hausse par des besoins de financement accrus pour les services sociaux et les infrastructures locales.
📍 Les 36 départements concernés par la hausse
Le mécanisme est simple mais conséquent : le taux de prélèvement passe de 4,5% à 4,7% de la valeur du bien. Cette majoration s’applique désormais dans les départements suivants : l’Ain, l’Aisne, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, l’Ardèche, les Ardennes, l’Aveyron, le Calvados, le Cantal, la Charente, le Cher, la Corrèze, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse, la Creuse, la Dordogne, le Doubs, la Drôme, l’Eure, l’Eure-et-Loir, le Finistère, le Gard, la Haute-Garonne, le Gers, l’Indre, l’Indre-et-Loire, les Landes, la Loire, la Haute-Loire, le Lot, la Lozère, la Manche, la Haute-Marne, la Mayenne, la Nièvre et les Hautes-Pyrénées.
Pour un achat immobilier de 250 000 euros, cette hausse représente un surcoût de 500 euros, s’ajoutant aux autres frais liés à l’acquisition.
💰 Des conséquences concrètes pour les acheteurs
Cette augmentation affecte particulièrement les primo-accédants, déjà fragilisés par la hausse des taux d’intérêt. Dans certaines zones tendues, ce surcoût peut représenter jusqu’à un mois de salaire pour un ménage aux revenus modestes. L’impact varie selon les marchés locaux : dans les zones rurales où les prix sont plus accessibles, la hausse reste proportionnellement plus lourde pour les acheteurs.
Les notaires confirment que de nombreux acquéreurs découvrent cette évolution tardivement, au moment de la signature du compromis, quand le plan de financement est déjà établi. Cette hausse peut ainsi compromettre certains projets d’achat en fragilisant des budgets déjà serrés.
📊 Une fiscalité locale sous surveillance
La FNAIM et d’autres organisations professionnelles s’inquiètent de cette tendance à l’alourdissement de la fiscalité immobilière. « Nous observons une accentuation des inégalités territoriales », souligne un représentant du secteur. « Les départements ayant maintenu un taux à 4,5% pourraient devenir plus attractifs pour certains acquéreurs sensibles à ces différences fiscales. »
Cette hausse s’inscrit dans un contexte plus large d’augmentation de la pression fiscale sur l’immobilier, avec des conséquences potentielles sur la mobilité résidentielle et professionnelle. Les experts du secteur craignent une généralisation progressive à l’ensemble du territoire, ce qui pourrait accentuer encore les difficultés d’accession à la propriété.
💡 Comment anticiper cette hausse ?
Face à cette situation, plusieurs stratégies s’offrent aux futurs acquéreurs :
- Consulter un notaire en amont pour connaître précisément le taux applicable dans le département visé et l’intégrer dans le plan de financement
- Comparer les coûts totaux d’acquisition entre différentes zones géographiques, cette différence fiscale pouvant parfois justifier un choix de localisation
- Négocier le prix d’achat en tenant compte de cette hausse, notamment dans les marchés détendus
- Anticiper la signature du compromis si un changement de taux est annoncé mais pas encore appliqué
- Calculer précisément l’impact sur les mensualités de crédit pour éviter les mauvaises surprises
L’information reste la meilleure alliée des acheteurs : une bonne connaissance de ces mécanismes fiscaux permet d’intégrer ces coûts supplémentaires dès la conception du projet immobilier, sans compromettre sa faisabilité.

Je m’appelle Thierry Jacques, niçois, et l’actu assurance, c’est mon quotidien. J’ai toujours aimé anticiper l’imprévisible. Un jour, une clause oubliée a sauvé tout un immeuble. Comme quoi, le diable se cache dans les détails… et parfois, il sauve la mise !