En bref : • Le temps moyen de vente immobilière en France a atteint 83 jours en février 2025, soit 11 jours de plus qu'en 2024, avec d'importantes disparités géographiques. • Toulouse est la ville où les ventes sont les plus rapides (67 jours), suivie de Strasbourg (68 jours), tandis que Paris montre des signes d'amélioration avec un délai de 76 jours. • Les délais les plus longs se trouvent à Nantes (98 jours), Rennes et Lille (93 jours avec +21 jours d'augmentation), et Montpellier (94 jours). • De nombreux vendeurs préfèrent attendre plutôt que baisser leurs prix, espérant que la baisse des taux de crédit et le "printemps de l'immobilier" attireront davantage d'acheteurs. • Pour vendre plus rapidement, les experts recommandent d'afficher un prix réaliste dès le départ, de soigner la présentation du bien et d'envisager un mandat exclusif. |
Le grand écart des délais de vente immobilière en France : qui sont les gagnants et les perdants ?
Vous envisagez de vendre votre logement prochainement ? Attention, l’endroit où vous habitez pourrait faire toute la différence entre une vente éclair et une attente interminable ! Une nouvelle étude choc vient de révéler que les délais de vente s’allongent dangereusement dans certaines villes françaises, atteignant parfois plus de trois mois, tandis que d’autres marchés restent étonnamment dynamiques. Cette fracture immobilière qui s’accentue pourrait bouleverser vos projets de vie.
D’après les dernières données exclusives publiées ce lundi 3 mars, le temps moyen nécessaire pour vendre un bien immobilier en France a grimpé à 83 jours en février 2025. C’est 11 jours de plus qu’à la même période l’année dernière ! Mais ce chiffre national cache des réalités locales stupéfiantes qui pourraient vous surprendre.
Les champions de la vente rapide : pourquoi Toulouse écrase la concurrence
Contre toute attente, c’est Toulouse qui se hisse au sommet du podium des ventes les plus rapides en France. La ville rose pulvérise littéralement ses concurrentes avec une chute spectaculaire de 17 jours dans ses délais de vente moyens. Résultat ? Un bien s’y vend en seulement 67 jours, ce qui en fait le marché le plus dynamique parmi les grandes métropoles françaises.
« Le phénomène toulousain s’explique par un équilibre parfait entre une demande soutenue et des prix qui restent raisonnables par rapport aux autres métropoles » – Sarah Dupont, analyste immobilier
Juste derrière, Strasbourg résiste remarquablement bien à la morosité ambiante avec un délai moyen de 68 jours. Mais la plus grande surprise vient peut-être de Paris, où contrairement aux idées reçues, la situation s’améliore progressivement. Si le délai de vente moyen y atteint encore 76 jours, il a diminué de trois jours depuis décembre, signe d’un frémissement positif dans la capitale.
Cette performance parisienne s’explique notamment par l’anticipation du « printemps de l’immobilier » – cette période de mars à mai qui concentre traditionnellement le gros des transactions annuelles. Les acheteurs parisiens semblent se positionner plus tôt que dans le reste de la France, attirés par des prix qui ont enfin commencé à se corriger après des années de flambée.
Villes | Délai de vente moyen à date (jours) | Délai de vente moyen en Janvier 2025 (jours) | Délai de vente moyen à 1 an (jours) |
---|---|---|---|
Antibes | 84 | 91 | 81 |
Cannes | 93 | 95 | 81 |
Nice | 87 | 94 | 80 |
Aix-en-Provence | 92 | 85 | 72 |
Caen | 69 | 67 | 61 |
La Rochelle | 90 | 81 | 72 |
Bourges | NaN | NaN | NaN |
Dijon | 68 | 67 | 70 |
Besançon | 95 | 84 | 76 |
Brest | 67 | 61 | 62 |
Quimper | 41 | 42 | 45 |
Nîmes | 105 | 95 | 56 |
Toulouse | 67 | 74 | 84 |
Bordeaux | 89 | 90 | 86 |
Mérignac | 81 | 82 | 71 |
Béziers | 69 | 85 | 102 |
Montpellier | 94 | 90 | 84 |
Rennes | 93 | 90 | 72 |
Tours | 74 | 72 | 95 |
Grenoble | 97 | 94 | 81 |
Saint-Étienne | 63 | 66 | 60 |
Nantes | 98 | 93 | 82 |
Saint-Nazaire | 132 | 105 | 76 |
Orléans | 76 | 82 | 82 |
Le calvaire des vendeurs : ces villes où l’attente devient insupportable
À l’autre extrémité du spectre, certaines villes françaises affichent des délais de vente qui dépassent désormais le cap psychologique des trois mois. La palme de la patience forcée revient à Nantes, où il faut endurer une attente moyenne de 98 jours pour finaliser une vente – soit plus de trois mois d’incertitude !
Ce qui frappe dans les données, c’est l’accélération brutale de la dégradation dans certaines métropoles auparavant dynamiques :
- Rennes : explosion de 21 jours supplémentaires (93 jours au total)
- Lille : également +21 jours d’attente
- Montpellier : +10 jours, pour atteindre 94 jours
- Nice : +7 jours, un allongement préoccupant
Cette situation est particulièrement problématique pour les vendeurs qui doivent acheter en parallèle un nouveau logement. Comment financer votre future résidence si votre bien actuel reste des mois sur le marché sans trouver preneur ?
La stratégie risquée des vendeurs qui jouent la montre
Pourquoi une telle explosion des délais de vente ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas uniquement lié à une absence d’acheteurs. Une explication surprenante émerge : les vendeurs eux-mêmes contribuent à cette situation en adoptant une stratégie d’attente.
« Les vendeurs préfèrent attendre de potentielles nouvelles offres d’achat plutôt que de se résigner à baisser leur prix à nouveau », analyse l’étude. En clair, beaucoup misent sur le fameux « printemps de l’immobilier » et espèrent que la baisse continue des taux de crédit amènera des acheteurs plus nombreux et plus motivés dans les prochaines semaines.
Cette stratégie est-elle judicieuse ou désespérée ? Les experts restent partagés. Si les taux de crédit poursuivent effectivement leur tendance baissière (désormais sous les 4% en moyenne pour un emprunt sur 20 ans), rien ne garantit que cela suffira à relancer massivement la demande face à des prix qui restent historiquement élevés.
L’illusion de la métropole refuge
Un autre mythe s’effondre à la lecture de ces chiffres : celui de la grande métropole comme marché plus dynamique et protégé. « Aucun segment du marché n’est épargné par cet allongement des délais de vente », souligne l’étude. Dans les 50 plus grandes communes françaises, il faut désormais 81 jours en moyenne pour conclure une vente, soit six de plus qu’en février 2024.
Les dix plus grandes villes françaises ne font pas exception, avec un allongement moyen de cinq jours, portant le délai à 82 jours. Certaines résistent mieux que d’autres – Lyon maintient son délai à 79 jours et Bordeaux limite la hausse à trois jours (89 jours) – mais aucune n’échappe totalement à la tendance.
Que faire si vous devez vendre rapidement ?
Face à cette situation, quelles options s’offrent à vous si vous devez impérativement vendre dans un délai court ?
- Anticiper la baisse des prix plutôt que la subir : afficher d’emblée un prix réaliste au lieu d’attendre des mois avant de consentir à une décote
- Soigner la présentation de votre bien : dans un marché difficile, les logements les mieux valorisés tirent leur épingle du jeu
- Considérer un mandat exclusif : contrairement aux idées reçues, il peut accélérer la vente en mobilisant davantage l’agent immobilier
- Explorer les solutions de vente intermédiaire : certains opérateurs proposent désormais des avances sur vente pour pouvoir acheter sans attendre
Le choix de la ville où acheter votre prochain bien devient également stratégique. Si votre situation professionnelle vous permet une certaine flexibilité géographique, les écarts de dynamisme entre marchés locaux pourraient influencer votre décision.
Le cycle immobilier s’inversera-t-il vraiment au printemps ?
La grande question que se posent tous les acteurs du marché est de savoir si le printemps 2025 marquera effectivement un tournant après deux années de crise immobilière. Les signaux positifs existent : baisse continue des taux d’intérêt, correction des prix dans la plupart des villes, retour progressif des primo-accédants…
Mais le pouvoir d’achat immobilier reste contraint et l’incertitude économique persiste. Dans ce contexte, parier uniquement sur une reprise spontanée et vigoureuse pourrait s’avérer risqué pour les vendeurs qui refusent d’adapter leurs prétentions à la réalité du marché.
Et vous, dans quelle situation vous trouvez-vous ? Êtes-vous prêt à attendre plusieurs mois pour obtenir le prix souhaité ou préférez-vous assurer rapidement votre vente quitte à revoir vos ambitions à la baisse .

Je m’appelle Thierry Jacques, niçois, et l’actu assurance, c’est mon quotidien. J’ai toujours aimé anticiper l’imprévisible. Un jour, une clause oubliée a sauvé tout un immeuble. Comme quoi, le diable se cache dans les détails… et parfois, il sauve la mise !