« Bien que les perspectives de inflation sont incertaines, il devrait rester élevé plus longtemps que prévu initialement, mais il diminuera dans le courant de cette année. » C’est ce qu’a déclaré le président de la Banque centrale européenne. Christine LagardeLa Commission européenne s’est exprimée aujourd’hui devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles.
Mme Lagarde a déclaré que l’inflation dans la zone euro a fortement augmenté au cours des derniers mois, atteignant 5,1 % en janvier, contre 5 % en décembre, et qu’elle devrait rester élevée dans un avenir proche. Les prix de l’énergie, qui tirent les prix vers le bas dans de nombreux secteurs, sont la principale raison de la hausse de l’inflation, a déclaré Mme Lagarde.
Néanmoins, les conditions de financement de l’économie sont restées favorables et les taux de prêt bancaire aux entreprises et aux ménages continuent de se situer à des niveaux historiquement bas, a-t-elle ajouté.
« Par rapport à nos prévisions de décembre, les risques qui pèsent sur les perspectives d’inflation sont orientés à la hausse, en particulier à court terme », a ajouté Mme Lagarde, notant qu’en mars, l’autorité de surveillance de l’inflation a fait preuve d’une grande souplesse. BCE fournira davantage d’informations en tenant compte des données les plus récentes.
« Dans notre évaluation des perspectives d’inflation, nous devons tenir compte du fait que les conditions de la demande dans la zone euro ne présentent pas les mêmes signes de surchauffe que dans les autres grandes économies », a déclaré Mme Lagarde. Elle a déclaré que cela augmentait la probabilité que les pressions actuelles sur les prix s’atténuent, permettant à la zone euro de revenir à l’objectif de 2 % à moyen terme. Elle a ajouté que, selon les premières estimations, l’inflation devrait revenir à 2 % d’ici 2023 et rester proche de ce niveau par la suite.
Mme Lagarde a également déclaré que, compte tenu de l’incertitude actuelle, la BCE doit plus que jamais maintenir la flexibilité de sa politique monétaire.
Enfin, Mme Lagarde a évoqué le « dynamisme modéré » de la croissance dans la zone euro (0,3 % au quatrième trimestre 2021), précisant qu’il est principalement dû à la propagation rapide de la variante Omicron, les mesures ayant freiné l’activité dans les services aux consommateurs (voyages, tourisme, hôtellerie, divertissement). La vague actuelle de pandémie et les restrictions qui y sont associées devraient continuer à avoir un impact négatif sur la croissance au début de l’année et les coûts élevés de l’énergie devraient réduire l’activité économique à court terme, mais l’impact économique de la vague actuelle de pandémie semble être moins dommageable pour l’activité économique que lors des vagues précédentes, a déclaré Mme Lagarde.