Les actions européennes ont ouvert la séance d’aujourd’hui par une forte baisse, l’indice paneuropéen STOXX Europe 600 perdant plus de trois pour cent pour atteindre son plus bas niveau depuis le printemps dernier. Il se trouve également dans une zone de correction, ce qui signifie qu’il a déjà chuté de plus de 10 % par rapport à son sommet de janvier. Le marché réagit à l’annonce par le président russe Vladimir Poutine de l’autorisation d’une opération militaire spéciale dans la région ukrainienne du Donbass.
Peu avant 09h30 CET, l’indice a atténué sa perte initiale à environ 2,8 pour cent, oscillant autour de 441 points. Auparavant, les pertes étaient supérieures à 3,2 %. L’indice suit l’évolution des marchés boursiers de 17 pays européens, dont, par exemple, la Grande-Bretagne et la Pologne.
Les actions des banques fortement exposées à la Russie, par exemple, sont en baisse. Il s’agit notamment de la banque autrichienne Raiffeisen, de l’italienne UniCredit et de la française Société Générale. Les pertes sont de l’ordre de cinq à sept pour cent. Tous ces établissements bancaires sont également actifs sur le marché tchèque. L’indice plus large des titres bancaires a perdu plus de quatre pour cent, les actions des entreprises des secteurs du tourisme ou de la haute technologie étant également en baisse.
Après l’annonce de Poutine ce matin, des explosions ont commencé à être entendues dans plusieurs endroits en Ukraine. Le rouble russe s’est fortement affaibli et la bourse de Moscou a suspendu ses transactions. Les investisseurs ont commencé à se défaire d’actifs plus risqués et s’intéressent plutôt à l’or, par exemple.
Les marchés craignent de plus en plus que la guerre en Europe ne contribue à aggraver l’inflation et à perturber l’évolution relativement bénigne d’une économie qui se remet à peine de la crise du coronavirus.
L’indice DAX, le principal indicateur de prix de la bourse de Francfort, a perdu 3,6 % pour atteindre 14 094 points. C’est le plus bas niveau depuis mars dernier. L’Allemagne est considérée dans l’Union européenne comme le pays qui entretient les relations commerciales les plus étroites avec la Russie. Elle est principalement dépendante des ressources énergétiques russes.
Une baisse de 2,7 % à 7298 points a été enregistrée peu après la cloche d’ouverture par l’indice FTSE 100, principal indicateur de l’évolution du cours des actions à la Bourse de Londres. La baisse générale est amortie par les titres de l’énergie et des produits de base, qui sont favorisés par la hausse des prix du pétrole et des autres produits de base.
Les forces militaires russes ont lancé une attaque de missiles sur plusieurs villes ukrainiennes tôt ce matin, et des troupes russes ont débarqué dans le sud de l’Ukraine, rapportent les responsables locaux et les médias. Les États-Unis et leurs alliés préparent ce qu’ils disent être les sanctions les plus sévères imaginables.
Le sous-indice du pétrole et du gaz a enregistré les pertes les plus faibles, avec une baisse d’environ 1,2 %. C’est parce que le prix du pétrole brut Brent a grimpé au-dessus de 100 dollars le baril, là où il était pour la dernière fois en 2014, après l’annonce de l’attaque contre l’Ukraine.
Des pertes élevées sont également indiquées par les contrats à terme sur les indices boursiers américains S&P 500 et Nasdaq 100. La baisse varie de 2 à 2,6 %.