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En bref : • La loi prévoit que le suicide n'est pas couvert par l'assurance emprunteur pendant la première année du contrat, sauf pour les crédits immobiliers destinés à une résidence principale (jusqu'à 120 000€). • Les contrats groupe bancaires respectent les règles légales, mais les assurances en délégation peuvent exclure totalement le suicide, d'où l'importance de vérifier les exclusions de garantie. • Pour les personnes avec antécédents suicidaires, un délai de 2 à 5 ans est généralement exigé, mais la convention AERAS et la loi Lagarde offrent des recours. • En cas de suicide de l'emprunteur, les ayants droit doivent rapidement contacter l'assureur, qui remboursera le capital si le suicide est couvert. • Il est essentiel de lire attentivement les conditions générales et de comparer les offres d'assurance emprunteur pour protéger efficacement ses proches. |
Avez-vous déjà pensé à ce qui arrive quand le pire se produit ? En France, l’assurance emprunteur joue un rôle crucial pour protéger les proches après un décès. La question du suicide, particulièrement délicate, mérite qu’on s’y attarde. Les dispositifs comme la convention AERAS peuvent s’avérer salvateurs. Mais quelles sont vraiment les règles du jeu ?
Le suicide et l’assurance emprunteur : un cadre légal précis
Figure-vous que l’assurance emprunteur n’est pas aussi inflexible qu’on pourrait le croire face au suicide. En fait, la loi a prévu des dispositions spécifiques.
La règle des 12 mois, vous connaissez ?
Premier point essentiel : le Code des assurances stipule que le suicide n’est pas couvert pendant la première année du contrat. C’est sec, direct, sans appel. Mais passé ce délai de 12 mois, l’assureur doit intervenir et rembourser le capital restant dû à hauteur de la quotité assurée.
Mais attendez, j’ai une bonne nouvelle ! Cette règle connaît une exception majeure : pour les crédits immobiliers destinés à l’achat d’une résidence principale, le suicide est couvert dès la signature du contrat. Il y a juste un plafond à connaître : 120 000 €. Au-delà, c’est la règle des 12 mois qui s’applique à nouveau.
Les contrats groupe VS délégation d’assurance
Autre point crucial à comprendre : les contrats groupe proposés par votre banque suivent obligatoirement ces règles légales. En revanche, les assureurs sollicités dans le cadre d’une délégation d’assurance peuvent tout à fait exclure le suicide de leurs garanties. C’est leur droit, et ça peut faire une sacrée différence.
Imaginez la situation : vous avez opté pour une délégation d’assurance pour économiser, sans prêter attention aux exclusions… et puis le drame survient. Les conséquences peuvent être catastrophiques pour vos proches.
Comprendre les exclusions de garantie
Bon, soyons honnêtes, les exclusions de garantie, c’est un peu le piège caché des contrats d’assurance. Alors décortiquons ensemble ce jargon.
Qu’est-ce qu’une exclusion exactement ?
Une exclusion, c’est simple : l’assureur dit « ce risque-là, je n’en veux pas ». Il refuse de le couvrir. Point. Ces exclusions peuvent être générales (aucun assureur ne couvre ce risque) ou particulières (liées à votre profil spécifique).
En général, les assureurs excluent :
- Les situations exceptionnelles (guerres, émeutes, attentats…)
- Les actes illégaux ou irresponsables (délits, consommation excessive d’alcool ou de stupéfiants…)
- Les « fautes intentionnelles » selon l’article 113-1 du Code des assurances
Vous voyez où je veux en venir ? Le suicide peut être considéré comme une faute intentionnelle dans certains contrats individuels, d’où son exclusion possible.
Peut-on contester une exclusion ?
Absolument ! Une exclusion n’est pas une fatalité. Si vous estimez qu’elle n’a pas été clairement expliquée ou qu’elle ne respecte pas la loi, vous pouvez la contester.
La démarche est méthodique :
- Rassemblez vos preuves et justificatifs
- Envoyez une réclamation en LRAR au service client
- Analysez leur réponse
- Si nécessaire, saisissez le médiateur de l’assurance
- En dernier recours, contactez le défenseur des droits
J’ai connu le cas d’un client dont l’exclusion a été invalidée parce qu’elle n’était pas mentionnée de façon « formelle et explicite » comme l’exige la loi. Après six mois de bataille, l’assureur a dû s’incliner.
Antécédents suicidaires : comment souscrire malgré tout ?
Parlons franchement : avoir des antécédents suicidaires complique significativement la souscription d’une assurance emprunteur. Mais ce n’est pas une impasse.
Le questionnaire médical, cette épreuve incontournable
Pour les prêts supérieurs à 200 000 € ou remboursés après vos 60 ans, le questionnaire médical est quasi inévitable. Et oui, il peut contenir des questions sur d’éventuelles tentatives de suicide.
Un conseil d’ami : répondez toujours avec une honnêteté totale. Une omission ou une fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat. Imaginez découvrir ça au moment où votre famille en a le plus besoin…
La plupart des assureurs exigent un délai de 2 à 5 ans après une tentative de suicide avant d’accepter de couvrir un emprunteur. C’est long, c’est dur, mais c’est la réalité du marché.
Les dispositifs légaux qui peuvent vous sauver
Face à un refus, vous n’êtes pas sans recours. Deux dispositifs peuvent vous aider :
| Dispositif | Principe | Avantage principal |
|---|---|---|
| Loi Lagarde (2010) | Libre choix de l’assurance emprunteur | Possibilité de faire jouer la concurrence |
| Convention AERAS | Facilite l’accès à l’assurance pour les risques aggravés de santé | Solutions adaptées aux profils « atypiques » |
La convention AERAS a déjà aidé des milliers de personnes considérées comme « inassurables ». Elle fonctionne par paliers et peut aboutir à des solutions sur mesure, parfois avec une surprime, mais c’est toujours mieux qu’un refus catégorique.
Que faire en cas de suicide de l’emprunteur ?
Moment difficile. Délicat. Mais il faut en parler. Si le drame survient, voici les démarches à suivre pour les proches.
Informer l’assureur, première étape cruciale
En cas de suicide de l’assuré, ses ayants droit doivent immédiatement prévenir l’assureur. Ils ne connaissent pas ses coordonnées ? La banque qui a accordé le prêt pourra les renseigner.
Deux scénarios possibles :
- Le contrat couvre le suicide : l’assureur remboursera le capital restant dû
- Le suicide est exclu des garanties : le capital non remboursé deviendra une créance de la succession
Dans le second cas, c’est potentiellement catastrophique pour les héritiers qui se retrouvent avec une dette parfois colossale.
Délais et contestations possibles
Rappelons-le : sauf pour l’achat d’une résidence principale, le suicide n’est pas couvert pendant les 12 premiers mois du contrat. Mais au-delà, l’assureur doit honorer ses engagements.
Une exclusion peut toujours être contestée si elle n’a pas été clairement expliquée lors de la souscription. Les articles L113-1 et L112-4 du Code des assurances sont vos alliés : ils exigent que les exclusions soient « formelles et explicites ». Un détail qui peut tout changer.
Comment bien choisir son assurance emprunteur ?
La lecture des conditions générales, ce passage obligé
Je sais, c’est barbant. Les petits caractères, le jargon technique… Mais croyez-moi, c’est le passage le plus important ! Avant de signer, examinez attentivement :
- Les franchises appliquées
- Les plafonds de remboursement
- Les exclusions et limitations de garanties
J’ai vu trop de gens signer sans lire, puis le regretter amèrement. Ne faites pas cette erreur.
Comparer pour mieux choisir
Les comparateurs en ligne vous permettent d’obtenir rapidement plusieurs devis et d’identifier les contrats les plus adaptés à votre situation. C’est gratuit, sans engagement, et cela peut vous faire économiser des milliers d’euros.
Exemple concret : en 2022, Stéphanie, 36 ans, non-fumeuse, a emprunté 657 000 € sur 25 ans. Sa banque lui proposait une assurance à 0,34%, soit 55 845 € sur la durée du prêt. En comparant les offres, elle a trouvé une assurance à 0,16% avec de meilleures garanties, économisant près de 32 000 € !
Conclusion : protéger ses proches avant tout
Au final, l’assurance emprunteur, c’est surtout une histoire de protection. Protection de ceux qu’on aime contre les aléas de la vie – même les plus sombres. N’est-ce pas étrange de devoir penser à ces situations difficiles alors qu’on est simplement en train de réaliser un rêve immobilier ? Et vous, avez-vous déjà vérifié les clauses de votre contrat ?

Je suis Matthieu Baril, nantais, et l’assurance prêt immo, c’est mon quotidien. J’ai toujours aimé sécuriser les projets, mais imagine : un client a assuré sa cabane flottante et ça a fini en cas d’école ! Parfois, la réalité dépasse la fiction.










