Les prix à terme du soja et du maïs à Chicago ont perdu davantage de terrain vendredi, les deux marchés devant terminer la semaine en baisse en raison des prévisions de pluie dans les régions de culture sud-américaines frappées par la sécheresse. Le blé est en passe de connaître une troisième baisse hebdomadaire en raison de l’amélioration des perspectives d’approvisionnement.
« Nous comptions sur une baisse plus importante de la production de soja en Amérique du Sud, mais compte tenu des récentes perspectives météorologiques, il se peut que ce ne soit pas aussi grave que prévu », a déclaré Ole Houe, directeur des services consultatifs de la société de courtage agricole IKON Commodities, basée à Sydney.
Le contrat de soja le plus actif sur le Chicago Board of Trade (CBOT) a baissé de 0,9 % à 13,65 dollars le boisseau, portant la baisse hebdomadaire à plus de 3 %. Le maïs a perdu 3,4 % cette semaine et le blé plus de 2 %.
Les prévisions météorologiques indiquent que les zones arides de l’Argentine, premier exportateur mondial de soja transformé et deuxième producteur de maïs, pourraient recevoir des précipitations importantes à partir de la fin de la semaine, selon les négociants.
Le ministère américain de l’agriculture (USDA) a revu à la baisse les prévisions de production de soja et de maïs au Brésil et en Argentine dans un rapport sur les récoltes publié mercredi. Certains analystes privés ont encore réduit leurs perspectives.
Le Brésil devrait récolter un peu plus de 134 millions de tonnes de soja cette saison, soit 7 % de moins que les prévisions précédentes établies en novembre par la société de conseil Agroconsult, car la sécheresse pourrait faire tomber les rendements moyens du pays à leur plus bas niveau depuis six ans.
Cette prévision représente également une baisse de 2 % par rapport aux 137,1 millions de tonnes produites en 2021, selon la présentation de jeudi.
D’un point de vue technique, le contrat de soja de mars sur le CBOT pourrait tester le support à 13,56-1/4 $ le boisseau, et une cassure en dessous de ce seuil pourrait entraîner une baisse dans la fourchette de 13,38-1/2 $ à 13,46-1/2 $, a déclaré Wang Tao, analyste technique des matières premières chez Reuters.
L’attention se tourne également vers la demande.
Selon les données douanières, les importations de soja de la Chine en 2021 ont diminué par rapport à l’année précédente, la première baisse en glissement annuel depuis 2018, en raison de la baisse de la demande du secteur massif de l’élevage.
La Chine, premier acheteur mondial de soja, a importé 96,52 millions de tonnes de cet oléagineux au cours des 12 mois de 2021, soit une baisse de 3,8 % par rapport aux 100,33 millions de tonnes de 2020, selon les données de l’Administration générale des douanes, alors que la baisse des marges porcines et l’augmentation de l’alimentation en blé ont freiné la demande.
En ce qui concerne le marché du blé, le Conseil international des céréales a relevé jeudi son estimation de la production mondiale pour 2021/22, en partie grâce à de meilleures perspectives de récolte en Australie.
Dans sa mise à jour mensuelle, l’organisme intergouvernemental a relevé ses perspectives de récolte mondiale de blé 2021/22 de 4 millions de tonnes, pour les porter à 781 millions de tonnes.
L’USDA a également évalué les superficies de blé d’hiver aux États-Unis, les stocks de fin de saison de blé aux États-Unis et les stocks mondiaux de blé au-dessus des estimations moyennes des analystes.
Les transformateurs de soja américains ont probablement écrasé un volume presque record de soja en décembre, avec des stocks de trituration suffisants et de bonnes marges de transformation, selon les analystes contactés avant le rapport mensuel de la National Oilseed Processors Association (NOPA) qui doit être publié mardi.
Les fonds de matières premières ont été des vendeurs nets de contrats à terme pour le blé, le maïs, le soja, le tourteau de soja et l’huile de soja sur le CBOT jeudi, selon les traders.
