Le nickel un métal que l’on retrouve dans des produits utilisés par des personnes du monde entier, sans réfléchir, tous les jours.
Qu’il s’agisse de faire défiler un téléphone portable ou de se rendre au travail dans une voiture électrique, le nickel est un élément clé de ces appareils de haute technologie.
Le géant chinois du nickel Tsingshan Holding Group Co avait parié sur une baisse des prix du nickel, mais au lieu de cela, l’invasion de l’Ukraine par la Russie la semaine dernière a fait grimper en flèche les cours du produit de base, alimentés par les craintes de perturbations de l’approvisionnement de la société russe Nornickel, l’un des principaux fournisseurs mondiaux.
À un moment donné, le prix a grimpé de 250 %, ce qui a incité le London Metal Exchange (LME) à suspendre les échanges. L’agitation du marché a été une mauvaise nouvelle pour Tshingshan, le plus grand fournisseur de nickel au monde, qui, comme de nombreuses sociétés minières chinoises, a des intérêts importants en Afrique, notamment au Zimbabwe, riche en nickel.
La société basée à Wenzhou, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars l’année dernière, construit une grande mine de minerai de fer et une usine d’acier au carbone de 1,2 million de tonnes au Zimbabwe. À la question de savoir si elle craignait que les pertes de l’entreprise n’arrêtent ou ne ralentissent le développement de son pays, la ministre zimbabwéenne de l’information, Monica Mutsvangwa, a répondu de manière catégorique.
« Non, pas du tout », a-t-elle dit. « Le projet avance à toute vapeur. »
Mutsvangwa a souligné que les projets du Zimbabwe « sont financés par le budget d’investissement de l’entreprise d’acier inoxydable… et certainement PAS par des opérations de marge sur des produits dérivés de matières premières sur le London Metal Exchange ».
Toutefois, Christian Geraud de Neema Byamungu, analyste politique et minier et rédacteur en chef du China Africa Project, a déclaré que les pertes subies par Tsingshan « pourraient mettre ses opérations au Zimbabwe en veilleuse pendant une courte période ».
« Ce serait une mauvaise nouvelle pour le Zimbabwe, qui a de grands espoirs dans ce projet », a-t-il ajouté. « À ce stade de la situation, nous ne pouvons que supposer qu’il s’agit d’une complication et non d’un véritable problème à long terme, car nous n’avons pas encore mesuré l’impact réel de ses pertes. »
Tsingshan n’a pas répondu à une déclaration, tandis que Benson Xu, PDG de la filiale du Zimbabwe, n’a pas répondu aux demandes répétées de commentaires. Un courriel adressé à l’ambassade de Chine à Harare est également resté sans réponse.
Toutefois, dans une brève déclaration publiée sur son site Web mardi, le groupe a indiqué qu’il avait « conclu un accord avec un consortium de prêteurs de banques de couverture pour suspendre ses activités ». Mercredi, Reuters a rapporté que le géant avait convenu avec deux sociétés anonymes de clôturer les positions courtes qu’il détenait.
Tsingshan est peut-être en difficulté dans la crise du nickel, mais Muchadeyi Masunda, président d’une entreprise zimbabwéenne, Bindura Nickel Corporation, a déclaré à VOA qu’il se sentait « optimiste » et espérait « tirer quelque chose de cette manne ».
« Nous avons suivi avec intérêt et inquiétude l’évolution du LME, notamment en ce qui concerne le prix du nickel, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a déclaré M. Masunda.
Au départ, a-t-il dit, nous nous sommes « tordus les mains avec une joie diabolique » devant la forte hausse du prix de la matière première. Toutefois, la situation a évolué si rapidement que l’entreprise va devoir compenser la perte et accélérer un certain nombre de projets, peut-être même redémarrer une mine désaffectée, a-t-il déclaré.
Cobalt mystère
L’évolution des prix du nickel dépend largement de « ce qui se passe avec les sanctions contre la Russie », a déclaré Geoffrey Sambrook, qui négocie sur le LME depuis des décennies.
« Les consommateurs, en particulier les fabricants d’acier inoxydable et de batteries, s’inquiéteront de la robustesse de leur chaîne d’approvisionnement », a-t-il déclaré à VOA, ajoutant que cela pourrait encourager les entreprises qui luttent déjà pour développer des batteries qui n’utilisent pas de nickel ou de cobalt coûteux.
Ce dernier produit s’est récemment révélé être un problème pour un autre géant chinois ayant un pied en Afrique.
Au début du mois, un tribunal de la République démocratique du Congo, la plus grande source de cobalt au monde, a ordonné au géant minier China Molybdnenum de suspendre les activités de son énorme mine de cobalt et de cuivre de Tenke Fungurume jusqu’à la résolution d’un conflit entre actionnaires. L’année dernière, le président congolais Felix Tshisekedi a promis de « nettoyer » le secteur minier et de revoir les accords « d’infrastructure pour les minéraux » conclus entre le gouvernement précédent et les Chinois.
Bien que la décision du tribunal concernant China Moly puisse être une rare gifle pour une entreprise chinoise, l’analyste Neema a déclaré que « les intérêts chinois dans le pays restent solides. »
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