Les contraintes continues de la chaîne d’approvisionnement et la flambée des coûts de l’énergie ralentissent la croissance dans la zone euro et maintiendront l’inflation à un niveau élevé plus longtemps que prévu, a déclaré le président de la Banque centrale européenne (BCE), tout en réitérant le message selon lequel il est peu probable que la BCE relève ses taux d’intérêt en 2022.
La BCE s’attendait à une baisse rapide de l’inflation l’année prochaine, mais ses responsables admettent désormais ouvertement que leurs prévisions, qui ont déjà été revues à la hausse à plusieurs reprises, sont encore trop faibles, alors que la pression sur l’économie mondiale se fait sentir.
Mme Lagarde a continué de réfuter les appels et les paris du marché en faveur d’un resserrement accru de la politique monétaire, répétant le message de la BCE selon lequel il est peu probable que les conditions d’une hausse des taux l’année prochaine soient réunies, car les prévisions d’une inflation inférieure à l’objectif de 2 % à moyen terme demeurent.
« Les pénuries de matières premières, d’équipements et de main-d’œuvre pèsent sur la production manufacturière, affaiblissant les perspectives à moyen terme », a-t-il déclaré.
L’inflation dans la zone euro a augmenté à 4,1 % en octobre et pourrait atteindre des niveaux proches de 4,5 % d’ici la fin de l’année, avant d’entamer un lent déclin qui ne la ramènerait sous la barre des 2 % que vers la fin de 2022, selon les économistes.
Mme Lagarde a ajouté que le resserrement devrait s’atténuer l’année prochaine et que les prix à terme de l’énergie montrent une baisse notable en 2022, ce qui laisse penser que l’inflation diminuera, même si la normalisation des prix prendra plus de temps. « Nous voyons toujours une modération de l’inflation l’année prochaine, mais il faudra plus de temps pour la faire baisser par rapport aux estimations initiales », a-t-il ajouté.
La BCE prévoit que l’inflation moyenne passera sous la barre des 2 % en 2022, une prévision vraisemblablement dépassée puisque les estimations privées, comme celle de la Commission européenne, montrent une hausse des prix supérieure à 2 %.
Mme Lagarde a noté qu’il pourrait y avoir un ajustement des salaires à l’inflation, mais elle a répété que la BCE ne voit pas encore d’augmentation imminente des prix due aux augmentations de salaires. « Nous considérons comme possible une augmentation des salaires un peu plus élevée l’année prochaine que cette année, mais le risque de débordement reste limité », a-t-elle déclaré.
Source : APPE-MPA