La hausse des prix de l’essence et des produits de cuisine de base pèse déjà sur les entreprises et les ménages japonais, suscitant des inquiétudes quant à la vigueur de la reprise économique au moment où le Premier ministre Fumio Kishida envisage un plan de relance.
Kikkoman Corp. a déclaré vendredi qu’elle allait augmenter le prix de la sauce soja, un aliment de base de la cuisine japonaise, jusqu’à 10 % à partir de février, la première augmentation de prix depuis 2008 en raison de la hausse des coûts des matières premières et des frais de logistique.
Alors que la jauge d’inflation officielle du Japon semble encore très modérée par rapport à l’accélération des taux mondiaux, la sauce soja et l’essence sont des exemples de produits de tous les jours qui deviennent plus chers, la hausse des coûts exerçant une pression sur les bénéfices des entreprises et les budgets des ménages.
Des mesures visant à empêcher la flambée des prix des carburants de nuire aux entreprises et aux ménages seront incluses dans le plan de relance économique qui sera dévoilé la semaine prochaine, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, après que les ministres ont discuté de la question plus tôt dans la journée.
Un indicateur clé des coûts des entreprises japonaises a atteint le mois dernier son plus haut niveau depuis janvier 1981, grâce notamment aux prix du pétrole et du charbon, qui ont augmenté de 44,5 %.
Ces coûts croissants transmettent des pressions inflationnistes croissantes à l’économie. Les prix à la consommation, hors produits frais, sont passés en territoire positif en septembre pour la première fois en 18 mois. Alors que l’indice des prix n’a augmenté que de 0,1 %, le taux d’inflation était proche de 1,4 % si l’on exclut l’impact de la baisse des tarifs de téléphonie mobile.
« Si les prix des produits importés, y compris le pétrole, continuent d’augmenter, les entreprises devront répercuter cette hausse sur les consommateurs », a déclaré Takuji Aida, économiste en chef chez Okasan Securities, suggérant qu’un plan de relance plus important pourrait être nécessaire pour tenir compte de la pression sur les budgets familiaux. « Pour conserver la force de la future reprise économique, il faut dépenser pour réduire cette charge sur les ménages. »
