La NASA n’a pas l’intention de faire atterrir des astronautes sur la lune avant 2025 et affirme qu’elle aura besoin de fonds supplémentaires chaque année à partir de 2023 pour maintenir son programme lunaire Artemis dans les temps.
La National Aeronautics and Space Administration a prolongé d’un an le calendrier de plusieurs étapes du programme Artemis qui ont été initiées sous le président Donald Trump, y compris un vol habité autour de la Lune prévu en 2023. Ce vol Artemis II, précédemment fixé à 2023, n’aura pas lieu avant mai 2024, a déclaré mardi l’administrateur Bill Nelson lors d’une conférence téléphonique avec les journalistes.
Trump a précédemment ordonné à la NASA de renvoyer des astronautes sur la surface de la lune en 2024.
La NASA a imputé ce retard principalement à une pandémie et aux dégâts causés par une tempête sur le campus de la NASA en Louisiane. Il a également cité les poursuites judiciaires lancées plus tôt cette année par Blue Origin de Jeff Bezos au sujet d’un contrat de la NASA attribué à l’entreprise rivale SpaceX pour construire un système permettant de faire atterrir des humains sur la surface lunaire. Un juge fédéral s’est prononcé contre Blue Origin la semaine dernière et a autorisé SpaceX à poursuivre ses travaux.
La NASA a également révélé que le coût du module d’équipage Orion, qui transportera les astronautes d’Artemis, a augmenté de plus de 2,5 milliards de dollars pour atteindre 9,3 milliards de dollars en 2024. Le programme, dont Lockheed Martin Corp. est le maître d’œuvre, a connu des coûts plus élevés en raison des exigences qui ont changé au cours du développement, ont déclaré les responsables de la NASA.
Le coût de la fusée Space Launch System, qui est fabriquée par Boeing Co. et qui lancera Orion, a atteint 11 milliards de dollars. Le premier vol du système, appelé SLS, est prévu le 12 février pour la mission non habitée Artemis I.
L’agence a commencé à revoir ses processus de développement, reconnaissant publiquement que ses budgets ne sont pas assez importants pour faire face à l’énorme quantité de fonds que SLS et Orion ont consommé en plus d’une décennie de travail avec de nombreux retards et dépassements de coûts.
La NASA a récemment demandé à l’industrie des suggestions sur la manière de rendre la fusée SLS plus abordable, ou de l’utiliser pour des lancements privés. L’agence a déclaré qu’elle resterait un client majeur du SLS, nécessitant au moins un lancement par an pendant 10 ans ou plus. « Après un examen approfondi de la situation au cours des six derniers mois, l’agence devra procéder à de sérieux changements pour assurer le succès à long terme du programme », a déclaré M. Nelson.
Il a également reproché à l’administration précédente d’avoir fixé un calendrier lunaire qui n’était pas soutenu par le budget ou le rythme des travaux d’ingénierie. En ce qui concerne le débarquement d’un homme sur la lune, la NASA a fixé l’objectif de « 2024 », qui n’était pas techniquement réalisable, a déclaré M. Nelson.
