Les candidats à la présidence représentant la droite française : Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pecresse ont condamné le « chantage à la migration » exercé par la Biélorussie à la frontière polono-biélorusse et ont exprimé leur solidarité avec la Pologne ; certains d’entre eux ont parallèlement plaidé pour une coopération étroite avec la Russie pour résoudre la crise migratoire.
L’ancien négociateur du Brexit, Michel Barnier, a exprimé sa solidarité avec la Pologne et les efforts des services polonais à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie pour arrêter les migrants. La frontière entre la Pologne et la Biélorussie est une frontière « qui nous défend, nous Français, qui défend la France et toute l’Europe contre l’attaque des valeurs européennes. Aujourd’hui, la frontière polonaise est avant tout une frontière de l’UE ». – a noté M. Barnier lors d’un débat des candidats en lice pour la primaire des Républicains en décembre, organisé dimanche soir.
L’homme politique a également préconisé la construction d’un mur à la frontière. M. Barnier a également déclaré qu’Alyaksandr Lukashenko devrait faire face à la Cour pénale internationale de La Haye.
« Si nous plions sur la frontière polonaise, nous plierons partout ». – a prévenu la responsable de la région Ile-de- France Valérie Pecresse. « Nous devons protéger nos frontières, l’existence même de l’Europe est en jeu », a-t-elle prévenu.
Le chef de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a demandé une « solidarité » dans les actions de l’UE avec la Pologne, a soutenu la construction d’un mur à la frontière. Il a également beaucoup parlé dans le débat de la « jungle » de Calais, démantelée par les autorités, où la situation sécuritaire était hors de contrôle.
Toutefois, l’homme politique a accusé l’UE de mener une « guerre froide » avec la Russie et a proposé d’y mettre fin, de se rapprocher de la Russie et de discuter avec le président Vladimir Poutine.
La petite-fille de Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal Le Pen, a également une position similaire, insistant sur la station Europe1 que « seule la Russie peut forcer quelque chose à Lukashenko et il est dans l’intérêt de l’UE de coopérer avec la Russie au lieu de lui imposer des sanctions ».
Le député Eric Ciotti a prôné la « sécurité à tout prix » lors du débat des candidats. « Nous ne devons pas accueillir les migrants » – a-t-il souligné, ni « créer une brèche ». « Nous savons que les terroristes du Bataclan étaient impliqués dans les flux de migrants de 2015 », a-t-il ajouté, faisant écho aux déclarations du chroniqueur de droite et candidat potentiel à la présidence française Eric Zemmour qui ont suscité la controverse dans le pays.
« Il y a beaucoup d’islamistes qui sont passés par ces routes migratoires », a ajouté Mme Precresse.
« L’immigration est la première préoccupation de nos concitoyens », a noté M. Ciotti, qui a demandé l’abolition complète du droit du sol dans l’octroi de la citoyenneté française.
Il faut devenir français par ascendance ou par au moins 10 ans de naturalisation, a-t-il affirmé, souhaitant également mettre fin « au caractère automatique du regroupement familial (…) J’espère que demain la France restera la France ! ». – conclut Ciotti.
Le maire de La Garenne-Colombes, Philippe Juvin, a proposé au cours du débat la création d’une mini zone Schengen qui n’inclurait pas l’Europe de l’Est. Il s’agit d’une proposition faite il y a plusieurs années par l’ancien président Nicolas Sarkozy. « Sur l’immigration, il faut être très ferme », a souligné Juvin, « nous devons la limiter. Mais l’idée d’une immigration zéro n’existe pas ». – Il a ajouté, en insistant sur l’amélioration des politiques de développement et du soutien aux investissements en Afrique.
Mme Pecresse s’est à son tour prononcée contre la construction d’un mur à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie dans une interview accordée à BFM TV lundi.