Lorsqu’il s’agit d’investir dans l’espace, SpaceX fait les gros titres.
SpaceX a prouvé le concept de fusées réutilisables pour envoyer des satellites en orbite. SpaceX a remporté un contrat pour un module lunaire. Et SpaceX est la société qui a réduit le coût des lancements dans l’espace de plusieurs centaines de millions de dollars à quelques dizaines de millions de dollars par mission – à seulement 5 000 dollars par kilogramme.
Mais que diriez-vous si je vous disais qu’il existe une nouvelle entreprise spatiale qui développe des fusées réutilisables pouvant être mises en orbite pour quelques centaines de dollars par kilogramme ?
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Découvrez l’iRocket
Le nom de la société est iRocket, abréviation de Innovative Rocket Technologies Inc. et si vous n’en avez jamais entendu parler, moi non plus, jusqu’à ce que je m’assoie pour discuter avec le PDG il y a environ une semaine. Maintenant que j’ai parlé avec le fondateur d’iRocket, Asad Malik, j’avoue que je suis intrigué.
Fondée en 2018, iRocket est une relative nouvelle venue dans cet « espace » (ne vous donnez même pas la peine de la rechercher sur le site web de S&P Global Market Intelligence – elle n’y figure pas encore). Toutefois, le projet d’iRocket est de reprendre les améliorations apportées aux fusées par SpaceX, RocketLab et Relativity Space, et intégrer des pièces réutilisables, de petite taille et imprimées en 3D dans sa première fusée.
Comme l’indique l’entreprise, « iRocket … est fier d’être le premier fabricant entièrement autonome de petits lanceurs réutilisables à utiliser l’impression 3D et la fabrication additive. » Sa première fusée, appelée « Shockwave », a pour objectif de transporter une charge utile de 300 kg, de voler 20 fois avant de devoir être remplacée, et de fonctionner à partir d’un lanceur mobile capable de préparer et de lancer la fusée « dans les 24 heures » suivant la réception d’un ordre de lancement. (Une fusée plus puissante avec une charge utile de 1 500 kg – la « Shockwave V » – est également envisagée).
D’abord militaire, puis commercial
Si cela ressemble à une capacité de lancement qui intéresserait principalement les militaires, vous êtes sur la bonne voie. Malik souligne que l’année dernière, iRocket a passé un contrat avec l’armée de l’air américaine pour développer une » technologie propriétaire de moteur réutilisable » qui est essentielle au véhicule Shockwave avec lequel iRocket espère lancer de futures charges utiles de défense pour la sécurité nationale de l’armée de l’espace américaine.
La société a également conclu un accord pour lancer des remorqueurs spatiaux en orbite pour la startup Turion Space en 2024. Turion prévoit de stationner ces remorqueurs en orbite et de les louer pour déplacer les satellites des clients depuis leurs propres points de déploiement vers des orbites optimisées préférées par les clients. Turion espère également utiliser ces remorqueurs pour le retrait des débris orbitaux.
Commençons par le commencement.
Bien sûr, avant de pouvoir lancer l’une de ces charges utiles, iRocket doit construire une fusée ! Car si iRocket a des contrats en place, elle n’a pas encore de fusée prête à remplir ces contrats.
Selon un compte à rebours en direct des « jours avant le lancement » sur le site web de l’entreprise, le premier vol de démonstration de la fusée est encore éloigné de plus d’un an et demi, ce qui signifie que la date cible se situe quelque part autour de la mi-2023. En attendant, iRocket lève des capitaux pour financer le développement de la fusée, les essais et la construction de la première série de cinq fusées réutilisables.
Réduire le coût des vols spatiaux
Mais une fois les fusées construites, qu’est-ce qui suivra ?
Une réduction potentiellement spectaculaire du coût des vols spatiaux. Selon M. Malik, le lancement d’une fusée Shockwave avec une charge utile de 300 kg coûtera 1,5 million de dollars, tandis que le lancement d’une fusée Shockwave V plus grande coûtera 7,5 millions de dollars pour une charge utile de 1 500 kg. Ainsi, iRocket prévoit que les deux fusées coûteront 5 000 $ par kilogramme, ce qui est inférieur au prix estimé par Rocket Lab de 5 30 000 $ par kilogramme.
Ce prix serait équivalent au prix de 5 dollars par kilogramme que SpaceX propose aux clients dans le cadre de son programme de covoiturage, mais iRocket offrirait aux clients des calendriers de lancement plus flexibles et la possibilité de placer leurs satellites sur des orbites plus personnalisées (les plus grandes fusées de SpaceX ne peuvent servir le marché des petits satellites qu’en plaçant un grand nombre de satellites sur une seule orbite, ce qui n’est pas forcément idéal pour tous les clients). M. Malik espère dépasser SpaceX sur le plan des coûts également, et prévoit que d’ici trois ans, le coût du lancement d’un satellite sera de 3 000 dollars par kilogramme, avant de tomber à 100 dollars par kilogramme.
Si iRocket parvient à atteindre les coûts de lancement suggérés par Malik – et à réaliser un bénéfice dans le processus – iRocket prendra sa place dans le panthéon des entreprises réussies du « nouvel espace ». Mais ce n’est pas certain. La société privée SpaceX flirte avec la rentabilité depuis plusieurs années, mais ses bénéfices à long terme ont été assurés par son service de haut débit par satellite Starlink. Le plus petit Rocket Lab n’a pas encore atteint la rentabilité, même après quatre ans d’activité, 22 lancements réussis et une introduction en bourse !
Mais une chose semble certaine : En promettant simplement des prix plus bas, iRocket exercera une pression durable à la baisse sur le coût des vols spatiaux et rendra l’activité spatiale plus économique que jamais pour les entreprises.
