BASF a prévu vendredi une baisse de son bénéfice d’exploitation en 2022 en raison du ralentissement de la croissance de ses activités, la chaîne d’approvisionnement du géant allemand de la chimie étant vulnérable aux perturbations.
La société a déclaré que le bénéfice avant intérêts, impôts et éléments spéciaux devrait se situer entre 6,6 et 7,2 milliards d’euros cette année, contre 7,77 milliards d’euros en 2021.
Malgré le très bon début d’année, « BASF s’attend à ce que la croissance économique mondiale de 3,8 % en 2022 soit un peu plus modérée après une très forte reprise en 2021. »
Les prévisions tiennent compte du risque de perturbations de la chaîne d’approvisionnement, d’autres influences pandémiques et de prix de l’énergie potentiellement plus élevés, a déclaré BASF. BASF a refusé de commenter les projets d’introduction en bourse de la coentreprise.
Dans ses résultats, le groupe allemand n’a pas fait le point sur les projets d’introduction en bourse de la coentreprise Wintershall Dea. Près de la moitié de la production de pétrole et de gaz de l’entreprise commune provient de champs russes.
Wintershall a déclaré jeudi que l’annulation « pour des raisons politiques » du gazoduc Nord Stream 2 de Gazprom (MCX:GAZP), que Wintershall a cofinancé, permettra à son exploitant de demander une compensation.
À la suite de la première vague de sanctions contre la Russie, où Wintershall opère depuis plus de trente ans, l’Allemagne a effectivement interrompu l’accélération des préparatifs du gazoduc.
Moscou a lancé jeudi une attaque terrestre, maritime et aérienne contre l’Ukraine, qui constitue la plus grande attaque contre un État européen depuis la Seconde Guerre mondiale et a suscité une condamnation internationale.
L’impact éventuel de la participation de BASF dans Wintershall n’est pas inclus dans les perspectives de bénéfices ajustés du groupe, a déclaré la société allemande.
BASF possède 67 % des actions ordinaires avec droit de vote de Wintershall, ou un total de 72,7 % en tenant compte des actions privilégiées sans droit de vote. Le reste appartient à LetterOne, la société d’investissement du milliardaire russe Mikhail Fridman, ancien propriétaire de Wintershall.
Le bénéfice d’exploitation du groupe BASF, ajusté en fonction des éléments exceptionnels, a augmenté de plus de 10 % pour atteindre 1,23 milliard d’euros au cours de la période de trois mois se terminant en décembre, ce qui ne correspond pas à l’estimation de 1,35 milliard d’euros de la société.
La société allemande a proposé un dividende annuel de 3,40 € par action, légèrement supérieur aux attentes de 3,39 €.