Les cinq candidats à la primaire écologiste assurent que la candidature verte ira jusqu’au bout. L’absence de rassemblement à gauche risque toutefois de compromettre leurs chances de victoire.
« Pour la première fois, la question se pose d’avoir une présidence écologique en France », a estimé le maire de Grenoble, Eric Piolle, lors du premier débat de la primaire écologiste, dimanche 5 septembre, diffusé sur France inter et franceinfo. Pendant près de deux heures, les cinq candidats ont pu échanger sur leurs programmes pour convaincre les sympathisants avant le premier tour (du 16 au 19 septembre). Il a été peu question de stratégie et d’alliances, mais les candidats verts assument leur ambition. « Nous allons gagner la présidentielle en rassemblant les Françaises et les Français autour d’un beau projet », a ainsi lancé Yannick Jadot.
« Ils n’avaient jamais dit ça, auparavant ils étaient généralement dans une candidature de témoignage », observe le politologue Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof de Sciences Po. Pour l’instant, la dynamique n’est toutefois pas visible dans les sondages. L’eurodéputé Yannick Jadot, seul candidat écologiste régulièrement testé, stagne depuis plusieurs semaines entre 7 et 11%, au coude-à-coude avec la socialiste Anne Hidalgo et le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, et très loin de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Il est à seulement 10%, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo publié vendredi.
Malgré le faible nombre d’inscrits pour leur primaire ouverte (environ 35 000 au dernier comptage), les écologistes restent persuadés qu’un espace peut s’ouvrir pour une victoire surprise en mai. « Ils gonflent les muscles depuis les européennes de 2019, ils pensent que c’est leur tour. Avec un PS moribond, ils se voient comme le nouveau grand parti de gauche capable battre Macron au second tour, analyse encore Daniel Boy. Je ne sais pas s’ils y croient sincèrement, mais il faut admettre qu’entre les inondations, les tempêtes, les alertes du Giec… La conjoncture est de leur côté. »