En bref : • Après cinq années de baisse (-15% depuis 2020), le marché immobilier parisien montre des signes de reprise avec une hausse anticipée de 1,1% en avril 2025 et un prix moyen au m² de 9 550 € prévu. • La reprise est principalement due à la baisse des taux d'intérêt (de 4,5% à 3,3% sur 20 ans), au retour des banques sur le marché du crédit et à la stabilisation du paysage politique. • La hausse des prix n'est pas homogène : les quartiers centraux et de l'ouest parisien montrent les premiers signes de hausse, tandis que les arrondissements périphériques connaissent une reprise plus timide. • Les experts prévoient une stabilisation durable des prix autour de 9 500-9 600 €/m² en moyenne, avec une augmentation progressive du volume de transactions en 2025. • La hausse des droits de mutation de 0,5% applicable au 1er avril 2025 pourrait accélérer les transactions en cours mais ne devrait pas compromettre la reprise du marché. |
Après cinq années de baisse consécutive, le marché immobilier parisien montre enfin des signes de reprise en ce début d’année 2025. Selon les dernières données des notaires du Grand Paris publiées ce jeudi, les prix de l’immobilier dans la capitale, qui avaient chuté de 15% depuis le premier trimestre 2020, ont non seulement arrêté leur descente mais devraient connaître une légère hausse dans les prochains mois. Cette inflexion marque-t-elle le début d’un nouveau cycle haussier ou s’agit-il d’un simple effet trompe-l’œil ? Notre analyse détaillée vous aide à y voir plus clair sur l’évolution du prix au m² à Paris et les facteurs qui influencent cette reprise.
Sommaire
Les chiffres clés du marché immobilier parisien en 2025
Les données des notaires du Grand Paris révèlent plusieurs tendances significatives pour le premier trimestre 2025 :
- Hausse anticipée de 1,1% des prix en avril 2025 par rapport à avril 2024
- Prix moyen au m² : 9 550 € prévu pour le printemps 2025 (contre 9 470 € au quatrième trimestre 2024)
- Volume de transactions historiquement bas en 2024 : seulement 25 000 appartements vendus à Paris, un niveau comparable à celui observé après la crise des subprimes en 2009
- Baisse totale des prix depuis 2020 : -15% entre le premier trimestre 2020 et fin 2024
Élodie Frémont, présidente de la commission statistique de la chambre des notaires du Grand Paris, estime que « les prix ont touché le fond » et qu’ils ne « devraient pas descendre plus bas ». Cette stabilisation, suivie d’une légère hausse, représente une bonne nouvelle pour les propriétaires récents qui étaient jusqu’à présent en situation de moins-value potentielle.
Pourquoi les prix remontent-ils à Paris ?
Plusieurs facteurs expliquent ce changement de tendance après cinq années de baisse continue :
1. La baisse significative des taux d’intérêt
Le principal moteur de cette reprise est la baisse des taux de crédit immobilier, passés de 4,5% sur 20 ans fin 2023 à environ 3,3% actuellement. Cette diminution de plus d’un point améliore considérablement la capacité d’emprunt des acheteurs potentiels.
2. Le retour des banques sur le marché du crédit
Au-delà de la baisse des taux, c’est surtout le changement d’attitude des établissements bancaires qui redynamise le marché. Après deux années de restrictions drastiques, les banques « ouvrent à nouveau les vannes du crédit » selon les professionnels du secteur.
Samuel Berrih, agent immobilier pour le réseau Keller Williams dans l’Est parisien, confirme cette tendance : « Cela repart, on n’est pas passé de 10 appels par jour à 100, mais on a davantage d’acheteurs potentiels, avec des projets solides et des dossiers de financement qui tiennent la route. »
3. La fin de l’attentisme politique
L’année 2024 avait été particulièrement morose en raison de la crise politique née de la dissolution qui avait figé de nombreux projets immobiliers. La stabilisation du paysage politique en ce début 2025 contribue à rassurer les investisseurs et les acheteurs.
Les disparités par arrondissement
La reprise ne se manifeste pas de manière homogène dans tous les arrondissements parisiens. Les quartiers « refuges » du centre et de l’ouest parisien (6e, 7e, 8e, 16e arrondissements) ont mieux résisté à la crise et affichent désormais les premiers signes de hausse.
En revanche, les arrondissements périphériques du nord-est parisien (18e, 19e, 20e) connaissent une reprise plus timide, avec des prix qui se stabilisent mais ne remontent pas encore significativement.
Une reprise en trompe-l’œil ?
Certains professionnels restent prudents quant à l’interprétation de cette hausse des prix. Pour Nathalie Naccache, directrice de l’agence Fortis Immo dans le centre de Paris, « les logements qui se vendent le mieux sont plutôt ceux de qualité, ce qui rehausse artificiellement la moyenne des prix des biens vendus ».
En d’autres termes, la reprise des transactions concerne principalement les biens sans défaut, dans les quartiers prisés, tandis que les logements nécessitant des travaux ou situés dans des secteurs moins recherchés continuent de faire l’objet de fortes négociations.
Pascale Helbert, directrice d’une agence L’Adresse dans le 13e arrondissement, observe que « les clients sont davantage prêts à mettre le prix pour des biens en bon état, bien agencés et bien situés. En revanche, quand il y a des travaux à effectuer ou des défauts, il y a toujours de fortes négociations. »
Cette dynamique à deux vitesses explique pourquoi les statistiques globales montrent une hausse des prix moyens, alors que certains segments du marché restent atones.
Impact de la hausse des droits de mutation
Un élément pourrait venir tempérer l’enthousiasme des acheteurs : la hausse des droits de mutation de 0,5% (hors primo-accédants), votée par le Conseil de Paris le 11 février 2025 et applicable au 1er avril.
Cette augmentation des « frais de notaire » représente un coût supplémentaire non négligeable pour les acquéreurs. Thierry Delesalle, notaire à Paris, calcule que « pour un bien de 300 000 euros, cela fait 1 500 euros de plus à emprunter ou à sortir de sa poche ».
Cependant, l’impact de cette mesure devrait rester limité face à l’amélioration globale des conditions de financement. Elle pourrait néanmoins accélérer les transactions en cours pour finaliser les ventes avant l’entrée en vigueur de cette hausse.
Perspectives et prévisions pour 2025-2026
Les experts du marché immobilier parisien s’accordent sur plusieurs tendances pour les prochains mois :
- Stabilisation durable des prix autour de 9 500 – 9 600 €/m² en moyenne à Paris
- Augmentation progressive du volume de transactions qui pourrait retrouver d’ici fin 2025 un niveau plus conforme aux moyennes historiques
- Poursuite de la baisse des taux d’intérêt, mais à un rythme plus modéré
- Retour progressif des investisseurs sur le marché parisien, attirés par la perspective d’une fin de cycle baissier
Olivier Clermont, notaire dans le 3e arrondissement, anticipe « un marché plus équilibré en 2025, avec une meilleure fluidité entre vendeurs et acheteurs, après plusieurs années où le rapport de force était clairement en faveur des acquéreurs ».
Conclusion : faut-il acheter à Paris en 2025 ?
Le moment semble opportun pour se positionner sur le marché immobilier parisien, particulièrement pour ceux qui disposent d’un apport personnel conséquent et d’une capacité d’emprunt solide. Les prix ont baissé de 15% depuis leur pic, les taux commencent à redescendre, et l’offre reste abondante.
Toutefois, la prudence reste de mise, car la reprise actuelle pourrait n’être que le prélude à une longue phase de stabilisation plutôt qu’à un nouveau cycle haussier comparable à celui des années 2010. La sélectivité des acheteurs devrait rester forte, favorisant les biens sans défaut et bien situés, tandis que les logements nécessitant des travaux continueront de faire l’objet de négociations importantes.
Pour les vendeurs en attente depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, cette période marque peut-être le moment opportun pour concrétiser leur projet, après avoir adapté leurs prétentions aux nouvelles réalités du marché.
FAQ : questions fréquentes sur l’immobilier parisien
Les prix vont-ils continuer à monter à Paris en 2025 ?
Selon les notaires du Grand Paris, après la hausse de 1,1% prévue pour avril 2025, les prix devraient se stabiliser autour du plateau de 9 500 – 9 600 €/m² en moyenne. Une forte remontée semble peu probable à court terme.
Quel est le meilleur moment pour acheter à Paris en 2025 ?
Le premier semestre 2025 semble propice, avant l’application de la hausse des droits de mutation au 1er avril et dans un contexte où les taux d’intérêt restent favorables sans avoir encore atteint leur plancher.
Dans quels arrondissements les prix remontent-ils le plus ?
Les arrondissements centraux (1er, 2e, 3e, 4e) et les quartiers traditionnellement prisés de l’ouest parisien (6e, 7e, 8e, 16e) montrent les signes de reprise les plus nets. Les secteurs plus périphériques connaissent une stabilisation plutôt qu’une hausse.
L’investissement locatif à Paris est-il rentable en 2025 ?
Avec des prix qui ont baissé de 15% depuis 2020 et des loyers qui se maintiennent à des niveaux élevés, la rentabilité locative s’est améliorée mais reste modeste (entre 2,5% et 3,5% brut en moyenne). L’intérêt réside davantage dans la perspective de valorisation à long terme que dans les rendements immédiats.
Comment la hausse des droits de mutation va-t-elle impacter le marché ?
La hausse de 0,5% des droits de mutation représente un coût supplémentaire pour les acheteurs (environ 1 500 € pour un bien de 300 000 €). Cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er avril 2025, pourrait accélérer les transactions en cours mais ne devrait pas compromettre la reprise du marché.
Sources : Notaires du Grand Paris, témoignages d’agents immobiliers parisiens, février 2025.

Je m’appelle Thierry Jacques, niçois, et l’actu assurance, c’est mon quotidien. J’ai toujours aimé anticiper l’imprévisible. Un jour, une clause oubliée a sauvé tout un immeuble. Comme quoi, le diable se cache dans les détails… et parfois, il sauve la mise !