Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont chuté par rapport aux niveaux quasi record de la fin de l’année dernière, offrant un certain soulagement aux consommateurs et aux gouvernements confrontés à une vague de pressions inflationnistes.
L’indice des Nations unies, qui suit l’évolution de tous les produits, des céréales à la viande, a baissé de 0,9 % en décembre, ce qui pourrait contribuer à modérer la hausse des prix des denrées alimentaires. L’indice reste néanmoins proche de son niveau record de 2011, et les prix moyens ont fait un bond d’environ 28 % en 2021, le plus important en 14 ans.
Les prix ont fortement augmenté en raison des mauvaises récoltes et des taux de fret élevés, ainsi que des pénuries de main-d’œuvre et de la crise énergétique qui a frappé les chaînes d’approvisionnement. Ces questions resteront au centre des préoccupations, car les agriculteurs doivent faire face à un temps incertain et à la perspective de pénuries d’engrais dans les mois à venir. Les coûts sont répercutés sur les supermarchés, ce qui accroît la pression sur les fonctionnaires et les budgets des ménages et exacerbe la faim, notamment dans les pays pauvres.
Selon Abdolreza Abbassian, économiste en chef de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, il est peu probable que les prix des denrées alimentaires se stabilisent avant un certain temps.
« Rien de fondamental n’a changé au cours des deux ou trois derniers mois pour que nous soyons optimistes quant au retour à des prix plus stables, voire plus bas, sur le marché alimentaire », a-t-il déclaré. « Toutes les incertitudes sont encore en place, elles n’ont pas disparu, ce qui signifie que tout est encore possible. »
Les huiles végétales et le sucre ont été les principaux contributeurs à la baisse des prix alimentaires le mois dernier, selon la FAO.
La colère suscitée par l’inflation a récemment donné lieu à de violentes manifestations au Kazakhstan, tandis que le Sri Lanka a dévoilé une enveloppe d’un milliard de dollars pour apaiser les inquiétudes liées à la cherté des denrées alimentaires et des produits médicaux. Des pays comme l’Ukraine, la Russie et l’Argentine ont également pris des mesures pour maîtriser les coûts alimentaires.
Les préoccupations météorologiques persistent pour les principaux fournisseurs de cultures, les conditions de croissance habituelles étant perturbées par des phénomènes de type La Niña. La sécheresse qui sévit dans certaines régions du Brésil et de l’Argentine réduit les perspectives d’une récolte abondante de soja et de maïs. En Malaisie, les récentes inondations ont submergé certaines plantations d’huile de palme. L’Australie a été confrontée à des inondations en novembre qui ont réduit la qualité du blé.
La récente crise énergétique a également entraîné une hausse des prix des engrais, ce qui risque d’augmenter encore le coût de la production alimentaire. Certains signes indiquent déjà que les agriculteurs réduisent leurs achats de nutriments ou passent des céréales à des cultures moins gourmandes en engrais.
