L’indice boursier sud-africain est en passe de réaliser sa meilleure année depuis 2012 et est prêt à réaliser de nouveaux gains grâce à l’affaiblissement du rand, à des valorisations attrayantes et à une politique monétaire favorable.
L’indice FTSE/JSE Africa All Share a enregistré plusieurs records, progressant de près de 20 % cette année, tandis que l’indice MSCI Emerging Market a reculé de 7 %. En dollars, l’indice de Johannesburg a progressé de plus de 10 %, grâce au secteur du tourisme et des loisirs et aux entreprises de télécommunications.
L’inflation restant dans la fourchette cible de la banque centrale, les investisseurs parient que les responsables politiques ne relèveront pas les taux de manière agressive, car ils continuent à soutenir une économie fragile qui se remet d’une pandémie. La politique accommodante, associée à un rand plus faible, stimule les poids lourds de l’indice avec des gains en devises étrangères. Cela pourrait contribuer à maintenir les gains de l’indice même si la Réserve fédérale réduit ses mesures de relance.
« Nous avons des perspectives positives pour les actions sud-africaines en 2022 et prévoyons des rendements à deux chiffres », a déclaré Jonathan Kennedy-Good, analyste chez JPMorgan Chase & Co, basé à Johannesburg. « Une croissance du PIB supérieure à la tendance et des taux toujours faibles mais en légère hausse en Afrique du Sud devraient favoriser les rendements des actions. Un rand plus faible devrait stimuler les bénéfices offshore par rapport aux entreprises nationales. »
JPMorgan privilégie le secteur de la chimie, où le producteur de carburant au charbon Sasol Ltd. profite de la hausse des prix du pétrole malgré les problèmes de production de charbon, ainsi que les mineurs du groupe platine, qui devraient gagner des métaux en raison de la demande croissante des constructeurs automobiles. Les télécommunications sont également surpondérées, selon le stratège David Aserkoff, MTN Group Ltd. devant bénéficier de la croissance des activités de fintech en Afrique ainsi que de la hausse de la demande de données.
Même après les gains enregistrés cette année, la valorisation de l’indice FTSE/JSE Africa All Share reste bien inférieure à celle des actions des marchés émergents comparables. Cela représente une opportunité d’achat pour Allan Gray, le plus grand gestionnaire de fonds privés d’Afrique du Sud.
« Le facteur numéro un à nos yeux est toujours la valorisation », a déclaré Tim Acker, gestionnaire de portefeuille chez Allan Gray, basé au Cap. « Nous trouvons en fait pas mal d’opportunités intéressantes, ce qui nous remplit d’optimisme quant aux perspectives de rendement futur. »
M. Acker préfère les entreprises qui réalisent des bénéfices à l’étranger, telles que la chaîne de magasins de luxe Richemont, et les sociétés holding telles que Remgro Ltd, qui investit dans des sociétés cotées sud-africaines et se négocie avec une décote par rapport à la valeur de ses actifs.
Hannes van den Berg, co-responsable des actions sud-africaines et des investissements multi-actifs chez Ninety One, considère le secteur des ressources comme un grand bénéficiaire de la croissance économique mondiale, tandis que les industries et les détaillants nationaux pourraient bénéficier de la reprise en Afrique du Sud. Toutefois, il indique que la poursuite des gains pourrait être associée à une plus grande volatilité.
« Attendez-vous également à plus de volatilité l’année prochaine en raison du cycle de hausse des taux d’intérêt dans le monde », a déclaré M. Van den Berg. « Ne vous attendez donc pas aux mêmes records et aux mêmes rendements que ceux que nous avons connus au cours des 18 derniers mois. »
